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3 dispositions de la loi Climat bousculent la grande conso

Les débats sont vifs autour du projet de loi « Climat et Résilience » en discussion à l’Assemblée nationale depuis fin mars. Pour cause : cette proposition de loi comprend plusieurs mesures qui touchent de près l'univers de la grande conso et vont impacter les plans promos. Tour d'horizon.  

Passer du « Stop pub » au « Oui pub »

Pour lutter contre ce gaspillage de papier, la loi veut changer les règles du jeu autour de nos boîtes aux lettres. Jusqu’ici, pour refuser les liasses de prospectus, il fallait coller un autocollant « stop pub ». Demain, le facteur ou le distributeur de prospectus aura interdiction de glisser un prospectus dans une boîte aux lettres, à moins que ne soit apposé dessus un « Oui pub ». Cette mesure, instaurée par l'article de 9 de la loi, sera d'abord expérimentée pendant trois ans, dans les collectivités locales volontaires. De quoi accélérer la digitalisation des prospectus… Ainsi que le succès des sites de bons plans, qui répertorient les offres en ligne mais également dans les magasins physiques, tout en rassemblant de très fortes audiences. Attention toutefois à ne pas froisser le consommateur : 55 %* d'entre-eux jugent en effet les prospectus utiles. Et si 9 français sur 10 **ont recours aux services digitaux pour faire leurs courses, tout en fréquentant en parallèle physiquement les magasins, seul 1 usager sur 10 utilise exclusivement ces services. En promo, print et digital, apparaissent ainsi plus liés que jamais.  

Encadrer la distribution d’échantillons

L’article 10 du projet de loi vise, lui, à interdire la distribution d’échantillons d’ici au 1er juillet 2022, sauf s’ils sont demandés par le consommateur. Le but : lutter contre le surplus d'emballages. Il est vrai que les échantillons utilisent beaucoup d’emballages, mais leur finalité est de permettre au consommateur de se faire une idée avant d’acheter… Evitant un futur gaspillage qu’engendrerait l’achat d’un produit non satisfaisant. Donc attention si promotion ne rime plus avec distribution d'échantillons, car cette technique a fait ses preuves, en permettant de susciter un sentiment de sympathie envers la marque ayant fait le "cadeau". C'est aussi un outil largement utilisé dans les animations en magasins.  

Consacrer 20 % des surfaces consacrées au vrac

La lutte contre le plastique est au cœur de cette proposition de loi. C'est pourquoi, en plus d’interdire les plastiques à usage unique, constitués de polymères et copolymères, les députés ont décidé de favoriser la vente en vrac. Un sujet tendance et qui est plébiscité par le consommateur. D’après un sondage Ifop publié en 2020, 88 % des Français ont ou aimeraient pouvoir avoir recours le plus possible à l’achat en vrac. Message reçu 5/5 par certaines marques et enseignes. On peut citer l'exemple des "marques toutes nues", premier concept de vente en vrac de produits du quotidien de grandes marques en France. Bénénuts, Ancel, Carambar, Carte Noire, Ebly, Kellog's, Lutti, Panzani, Taureau Ailé, Verival, Uncle Ben's, Vichy ont relevé ce défi avec Franprix. Du pain bénit donc pour les députés qui fixent pour les commerces de plus de 400 m2 un objectif de 20 % de la surface de vente consacrée d'ici à 2030 à la vente en vrac (article 11). Objectif : réduire l’achat de produits préemballés et donc diminuer les déchets de flacons et sacs plastiques à usage unique. Le dispositif exclut toutefois certains commerces, notamment ceux spécialisés dans la vente de spiritueux et de parfums. Problème, ces modes de consommations alternatifs restent encore trop peu accessibles. Sans oublier les prix, qui restent généralement élevés. Faut-il alors imaginer des plans promos spécifiques au vrac ?

Toutes ces mesures figurant dans la Loi Climat ont pour but de participer à la lutte contre le dérèglement climatique. Une volonté partagée par le grand public, qui estime, à 85 % (source Gfk) que les marques et les enseignes ont un rôle à jouer. Et 43 % des consommateurs se disent partants pour faire des sacrifices pour la planète mais plus de la moitié (52 %) ne sont pas prêts à payer plus cher pour des produits « verts ». D'où l'importance de monter des plans promos innovants et fédérateurs, en accord avec les valeurs et les nouvelles obligations de la Loi Climat, mais qui soient toujours bien générateurs de pouvoir d'achat.  

* Etude Bonial/Opinion Way, déc 2020
** ARCANE Research, février 2021