Face à l’inflation, seule la promo fait revenir le client
Les consommateurs ont l'impression que leur situation financière se dégrade avec notamment le retour de l'inflation, de 2,6 % en rythme annuel. A charge pour les industriels et les distributeurs de faire en sorte que la note soit la moins douloureuse possible… sous peine de voir bon nombre d'entre-eux jouer la carte du discount (Lidl, mais aussi Supeco, le futur arrivant Mere…) et de Leclerc, le chantre du pouvoir d'achat, au détriment des autres enseignes.
Les enseignes subissent de plein fouet la pénurie des matières premières. On peut également ajouter le prix des emballages et aussi des coûts du transport qui montent en flèche. Ce qui pourrait se répercuter sur le prix de vente aux consommateurs. Prenons l'exemple de l'alimentaire. Selon Nielsen, si les hausses des matières premières étaient totalement reflétées dans le prix des produits, un panier de courses moyen augmenterait de 1,80 euro soit +4,7 %. Et selon la constitution de ce panier (répartition entre marques de distributeurs standard, premiers prix et grandes marques), la hausse atteindrait de 3,2 % à 11%.
Selon l'institut Nielsen, les pâtes alimentaires (inflation comprise entre 5 et 12 %), le papier hygiénique (entre 10 et 23 %) et l’huile (entre 7 et 16%) seraient les plus touchés.
33 % (1) des français estiment que leur pouvoir d'achat diminue
Les ménages qui affirment que leur pouvoir d'achat est en berne, réalisent 32 % des dépenses PGC et sont plus que jamais en quête de prix bas et promotions. Message reçu 5/5 par les grandes marques, qui mettent en place des mécaniques spécifiques en cette période de fin d'année. Comme Justin Bridou, Aoste, César Moroni et Cochonou qui organisent une offre intéressante avec la possibilité de recevoir 10€ en bons de réduction. Pour prendre prendre part à l’Opération "La Raclette ça vous gagne" organisée par HighCo Data, il suffit d'acheter simultanément trois produits parmi les références éligibles. Muni de son ticket de caisse, le consommateur n'a plus ensuite qu'à se rendre sur le site laraclettecavousgagne.fr pour compléter le formulaire d’inscription et uploader ses preuves d’achats. Cette opération tombe à point nommé : alors que les températures chutent, les consommateurs ressentent le besoin de se réchauffer le corps et l'esprit avec des plats réconfortants. D'où la bonne idée de proposer ce chéquier de bons de réduction, pour leur faciliter l'accès aux traditionnelles raclettes partys.
Autre geste commercial qui doit être apprécié à sa juste mesure, celui de Carrefour, qui claime "quand tout augmente, Carrefour baisse les prix sur près de 300 produits". Pour faciliter leur repérage en rayon, l'enseigne les a siglés “qualité prix". Voilà qui devrait attirer les consommateurs dans ses linéaires, même si, comme le rappelle l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), la part de l’alimentaire dans le budget des ménages avoisine seulement les 10 %. Ce qui signifie que les effets de l'inflation se révèlent bien minimes au final. Pour les courses alimentaires. Car pour le reste, les répercussions s'avèrent bien plus fortes.
Les finances des Français sont en effet mises à rude épreuve par les diverses augmentations actuelles : carburants, gaz, électricité, … 66 % (1) des Français réduisent leur consommation de chauffage ou d’eau chaude. Aussi, 52 % (2) des ménages estime que l'augmentation des prix des carburants va avoir un gros impact sur leur pouvoir d'achat dans les semaines à venir.
La grande distribution rivalise de promotions sur le carburant
Face à à la flambée des prix de l'essence qui pèse sur le pouvoir d’achat de nombreux Français, les distributeurs sont, là aussi, montés au créneau. À commencer par les centres E.Leclerc, qui ont annoncé que toutes leurs stations-service, hors autoroute, vendraient le carburant à prix coûtant jusqu’au 14 novembre. Casino, qui proposait déjà une offre similaire ponctuellement, a renchéri avec un système de bons d’achat censé faire passer le plein à un euro le litre, tandis que Carrefour lançait une remise de cinq euros pour chaque plein d’au moins 25 litres.
La mobilisation des distributeurs est grande, certes, mais il faut bien comprendre que ces opérations sur le carburant restent dans la droite ligne de leur stratégie de base. Le carburant constitue en effet pour eux un produit d’appel : moins il est cher, plus les automobilistes vont venir. C'est d'autant plus un sujet que les Français se rendent moins souvent en magasin pour faire leurs courses. Selon le Référenseigne Expert 2021, publié par Kantar Worldpanel, la fréquence affiche une diminution de 3 % par rapport à 2019. Cette baisse touche en particulier les hypermarchés, à hauteur de 7 %. Une tendance qui n'est pas prête de s'inverser… Ce qui veut dire qu'il va sûrement falloir trouver d'autres mécaniques pour faire venir les clients !
(1) Enquête Odoxa-Groupama réalisée pour France Bleu, novembre 2021
(2) Etude YouGov pour LSA, octobre 2021
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